L'éducation et les médias

Education

Le système éducatif malgache est très affecté par la situation économique du pays ainsi que par les régulières catastrophes naturelles (cyclones, épidémies). La crise politique qui secoue le pays a également un effet paralysant.

Malgré une participation active des bailleurs de fonds étrangers, le pays est très endetté et le budget alloué à l’éducation nationale est très faible, ce qui affecte la qualité de l’éducation. Les enfants de moins de 14 ans représentent presque la moitié de la population malgache. De nombreuses familles vivent en dessous du seuil de pauvreté et les parents ont du mal à financer la scolarisation de leurs enfants. Les disparités régionales sont de plus grandes, le milieu rural étant nettement défavorisé.

Madagascar compte un taux d’analphabétisme pour les jeunes de plus de 15 ans de 48%. Les dépenses pour l’éducation nationale représentent 1,9% du PIB (produit intérieur brut). Il est monnaie courante d’avoir jusqu’à 80 élèves par classe et par enseignant !

Le système scolaire et ses problèmes

Le système scolaire est actuellement structuré en cinq années d’école primaire, quatre ans de collège et trois années de lycée.

La plupart des enfants en âge d’être scolarisé en primaire vont à l’école. Cependant seulement un peu plus de la moitié finit le cycle entier. Plus d’un enfant sur 5 travaille. Une scolarisation régulière est dès lors difficile. De plus la malnutrition, l’absentéisme dû à la maladie (malaria, diarrhées…) et les longs trajets à faire à pied pour aller à l’école sont des facteurs supplémentaires empêchant les enfants malgaches de suivre une scolarisation normale.

Un manque cruel d’infrastructures d’accueil, de matériel scolaire, de livres, de salles informatiques et de cantines se fait ressentir dans tout le pays. De plus, il est toujours plus difficile de recruter des enseignants, le salaire payé étant trop peu attractif en rapport avec la formation demandée.

Soutien de la communauté internationale

A l’occasion du Forum mondial sur l’éducation à Dakar en 2000, la communauté internationale s’est engagée à réaliser l’éducation de base pour tous en tant que droit fondamental d’ici à 2015. Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a mis en place un programme appelé "Education pour tous". Le but est d’améliorer l’accès et l’accessibilité de l’éducation de base pour tous à Madagascar.

Le programme vise à mettre en œuvre des actions concrètes pour l’alphabétisation pour les populations en milieu rural, accompagnées de formations techniques et professionnelles de base et d’activités génératrices de revenus. Le programme cherche à atteindre en priorité les groupes vulnérables tels que les enfants en âge scolaire non scolarisés, les déscolarisés, les jeunes et les adultes analphabètes qui ne sont pas atteints par le système éducatif classique et dont les besoins éducatifs sont actuellement insuffisamment satisfaits. Les premiers résultats de ces mesures sont jugés encourageantes par le PNUD.

Le plan d’action Madagascar 2007-2012 (MAP)

En parallèle au programme du PNUD, le gouvernement malgache a élaboré un plan d’action visant à réduire la pauvreté et améliorer la vie des Malgaches. Une partie de ce plan d’action est consacré à l’éducation. Une réforme urgente du système éducatif doit être entreprise. Elle visera à augmenter la prise en charge préscolaire des enfants, améliorer le système d’éducation primaire et à intensifier le système secondaire (collège).

Actuellement, il n’existe qu’un collège pour 19 écoles primaires. Seuls 19% des collégiens achèvent leur cursus. Il va falloir dès lors construire des salles de classe, recruter des enseignants, réviser les programmes scolaires et construire des bibliothèques scolaires et doter les écoles d’équipements scientifiques.

Un effort particulier devra être également fourni dans l’enseignement secondaire (lycée) et le développement de la formation professionnelle. Aujourd’hui encore trop peu d’élèves ont accès au lycée et aux formations professionnelles et beaucoup d’entre eux n’achèvent pas leur cursus. De plus, le système d’éducation malgache est encore trop souvent en inadéquation avec les besoins de l’économie du pays.

Un enjeu de société

Un bon système éducatif est l’une des clefs du succès pour le développement d’une société moderne. Une formation suffisante permet aux jeunes adultes de générer des revenus pour subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille et ainsi de stimuler l’économie d’un pays. Un niveau d’éducation général bon est souvent également synonyme d’une certaine stabilité politique.

(Sources : Unesco, PNUD, « la documentation dans le système éducatif malgache » par Christine Morin)

Medias

Officiellement, la liberté de la presse est garantie à Madagascar et la censure n’existe pas. En réalité, le journaliste malgache est en liberté surveillée. Si l’un d’eux se permet un ton trop critique envers les personnalités en vue, le recours à la justice est souvent utilisé par ces dernières. Les fermetures de radios et de télévisions véhiculant des propos critiques face au gouvernement en place sont autant d’entraves à la liberté de la presse.

Régulièrement les hommes politiques utilisent les médias de la presse écrite ou audiovisuelle comme des armes. Les journalistes se retrouvent ainsi au milieu des querelles politiques opposant tel ancien ministre à tel nouveau ministre et risquent la prison pour diffamation.

Au cours des récents troubles politiques, Reporters sans Frontières a signalé son souci grandissant pour les journalistes exerçant leur métier à Madagascar, plusieurs d’entre eux ayant été arrêtés, un site web ayant même été bloqué.

(Source : Reporters sans Frontières)