Madagascar est un pays agricole pauvre. 80% des habitants mènent une vie rurale et 50% vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Cette dernière est l'un des facteurs influençant le plus sévèrement le niveau général de santé de la population.
L'espérance de vie s'élève à 56 ans pour les hommes et à 60 ans pour les femmes (chiffres de l'OMS, année 2005). La mortalité infantile est de 57 pour 1000 naissances et la mortalité adulte (15 ans et plus) est de 11,35 pour 1000.
Les premières causes de mortalité à Madagascar sont les infections des voies respiratoires, comme la pneumonie (14%), suivie de près par la malaria (11%) et la diarrhée (9%). Viennent ensuite les décès rencontrés dans les premiers jours de vie (7%) et la rougeole (5%). Les décès suite à un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde, qui sont une des premières causes de décès dans les pays industrialisés, ne constituent que respectivement 5% et 4% des décès. 4% des décès sont dus à la tuberculose et 3% au SIDA. Les accidents de la route représentent également 3% des décès.
A Madagascar, la santé publique est peu développée et la qualité des services de santé laisse beaucoup à désirer. Il y a régulièrement pénurie de médicaments et de fournitures essentielles, et les structures d’urgence font défaut. La capacité du gouvernement à planifier efficacement et à gérer les programmes de santé est faible.
Les institutions proposant des formations médicales sont peu nombreuses. Madagascar possède six instituts de formations paramédicales publics ou privés (reposant en général sur des bases confessionnelles) qui attribuent des diplômes reconnus par le gouvernement.
On dénombre 1428 médecins sur l'île, ce qui représente 8,6 médecins pour 100'000 habitants en zone urbaine (à titre de comparaison: env. 1 médecin pour 320 habitants en Suisse). Ce chiffre tombe à 1 médecin pour 35'000 habitants en zone rurale. La situation est similaire pour les infirmières: 3088 soit 18,7 pour 100'000 habitants (en Suisse 1 infirmière pour 125 habitants). On dénombre 2 lits d'hôpitaux pour 10'000 habitants.
La grande étendue du territoire ne permet pas d'avoir une couverture de santé suffisante pour toute la population et le problème des transports complique souvent l'accès aux soins. De nombreux villages sont enclavés. Les malades sont portés sur un brancard de fortune et acheminés vers l'un des rares centres de soins après de nombreuses heures de marche, parfois des jours.
Les plus grands défis en matière de santé sont les suivants:
Comme la plupart des pays pauvres, Madagascar connaît son lot de maladies endémiques.
Le paludisme, transmis par les piqûres de moustiques, est l'une des maladies parasitaires les plus graves sur le continent africain. Selon les statistiques, un enfant meurt toutes les 30 secondes en Afrique à cause du paludisme. Madagascar n'échappe pas à ce fléau et le paludisme est une des causes principales de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. A Ambanja, sur 1000 piqûres de moustique, 118 transmettent le paludisme.
Depuis quelques années, des efforts ont été entrepris par des ONG, en partenariat avec les autorités malgaches, afin d'améliorer le système de prévention du paludisme, surtout dans les régions côtières. L'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide est l'une des méthodes les plus efficaces de prévention. L'accès aux traitements anti-paludiques à des prix acceptables pour les populations touchées reste le plus grand problème. Le centre médico-chirurgical traite environ 1400 cas de paludisme par année. Le traitement utilisé est la perfusion de quinine. La pharmacie de Saint-Damien vend des moustiquaires pour environ 3 euros.
Les maladies sexuellement transmissibles (MST) classiques, comme la syphilis, la gonococcie et la chlamydiose, sont très fréquentes à Madagascar dans la population sexuellement active. Parmi les infections virales sexuellement transmissibles, l’hépatite virale B est fortement présente dans la population.
Madagascar est moins touché par le VIH que les autres pays africains mais des données récentes laissent supposer que l'épidémie pourrait s'étendre et que les jeunes Malgaches sont particulièrement à risque (multiplicité des partenaires sexuels).
L'USAID finance une initiative afin de contenir cette tendance. Appelé «Ankoay », ce programme éduque les jeunes de 15 à 18 ans sur le VIH/SIDA et leur apprend à devenir un leader communautaire dans la prévention de cette maladie, en promouvant des attitudes telles que l’abstinence. Lancé à l’origine (en 2005) par la fédération des scouts malgaches, il s’est par la suite étendu à d’autres groupes de jeunes, à des équipes sportives et aux écoles. Radio Hafaliana et l’unité mobile font aussi un grand travail de prévention auprès de la population.
Sources: Statistiques de l'OMS